Voici le texte de la motion thématique « Engager des États généraux de l’écologie politique », soumis au vote lors de ce congrès.
A la croisée des chemins : suppléer, s’effacer ou constituer une classe écologique
Le mouvement de l’écologie politique a échoué aux présidentielles et peine à s’élargir. Pour construire un grand mouvement de l’écologie, nous devons résoudre les problèmes suivants :
• L’idéologie de l’écologie politique est un puzzle, fondée sur des courants de pensées, auteurs et autrices hétéroclites. Il manque un manuel d’instructions pour assembler les pièces et structurer l’ensemble sous une ligne directrice.
• L’imaginaire utopique nécessaire pour construire une future société écologiste s’est en partie perdu. Le chemin vers cette autre société est peu visible.
• Le parti écologiste souffre d’une structuration insuffisamment adaptée à l’exigence d’une vitalité démocratique interne, de renouvellement des idées et d’efficacité électorale.
• La base adhérente demeure trop faible pour conquérir le pouvoir et convaincre plus largement.
• Le lien avec les associations s’est distendu.
• Les pratiques militantes sont parfois en décalage avec les attentes pour une nouvelle manière de faire de la politique.
Il nous est impératif de constituer une classe écologique, de construire une culture commune.
Méthode : dialoguer dans les territoires, choisir des propositions au national
Lançons des états généraux de l’écologie politique avec pour objectif d’aboutir à une refondation avec une structuration et gouvernance nouvelles des écologistes. Ce moment doit faire participer les citoyens et les habitants à la construction de ce qui sera leur outil politique.
Nous proposons d’organiser deux séquences :
• Les États généraux des territoires
• Les États généraux au niveau national
Les États généraux des territoires seront des débats décentralisés initiés par les groupes locaux suivant l’approche de Bruno Latour, autour de ces questions :
– de quels territoires et de quels acteurs et actrices les gens dépendent-ils pour subsister ?
– de quelle manière réapprendre à faire territoire ?
Ce travail sera à la fois descriptif et analytique, à la fois individuel et collectif. Il s’agira de regarder l’état de la société, d’en recueillir les aspirations et les volontés. Une invitation sera envoyée aux habitant·e·s et corps intermédiaires pour participer à ce moment de « cahiers de doléance ». Les écologistes iront à la rencontre des habitants.
Les États généraux au niveau national, ensuite, inviteront différents acteurs et actrices, des « garant·e·s », identifiés de manière préliminaire. Des discussions préparatoires auront lieu entre les garant·e·s afin de poser la teneur des débats, les difficultés à lever, identifier les questions auxquelles répondre.
Les États généraux (national) fonderont leur travail sur celui des territoires. Ces nouveaux débats traiteront a minima des sujets suivants :
• État de la société : compréhension de l’évolution de la société, analyse des aspirations, des désirs, des volontés, des symboles, des idées, du vécu qui parcourent les Françaises et les Français, rapport aux pouvoirs. Garant·e·s : sociologues, anthropologues, économistes, etc.
• Doctrine : besoin d’une pierre angulaire de l’écologie qui donne une cohérence à des sources éparses. Garant·e·s : intellectuel·le·s, théoricien·ne·s de l’écologie, penseurs et penseuses, etc.
• Militantisme : nouvelles formes de pratiques militantes : actions terrain, influences, culture, médias, poésies, arts, romans, cinéma, initiatives de changements de société, think thank. Garant·e·s : associations, collectifs et partenaires (syndicats, etc.).
• Refondation : forme, gouvernance, statut, organisation. Garant·e·s : l’ensemble des groupes, collectifs, partis du Pôle écologiste souhaitant construire l’initiative.
Les débats aboutiront à la rédaction d’un bilan et de propositions. Celles-ci seront soumises aux adhérent·e·s d’EELV pour avis et modifications avant d’entériner ou pas la refondation.
Des participants qui viennent de la société
L’ensemble du processus doit être inclusif, paritaire et assurer une juste représentation de la société : campagnes, quartiers et classes populaires, personnes racisées, personnes en situation de handicap, jeunes. C’est pourquoi chaque groupe local constituera un panel d’habitant·e·s représentatif du territoire et de la société.
Participeront également aux États généraux des territoires et national l’ensemble des personnes désirant participer à l’initiative, « le peuple de l’écologie ».
Quand ? Courant 2023
Le calendrier sera à définir mais pourrait être le suivant :
• De février à avril 2023 : États généraux des territoires
• Mai à juillet 2023 : États généraux (national)
• Octobre 2023 : refondation
Comité de pilotage
Le bureau exécutif sous l’aval du conseil fédéral désignera une personne pour porter la mission, avec une équipe qu’il ou elle constituera. Cette équipe aura pour tâche d’organiser et préparer les Etats généraux et d’en soumettre la feuille de route au conseil fédéral.
Rejoignez les membres de l’Arche qui soutiennent cette motion thématique : Sami Adili, Marie Atallah, Sarah Boursier, Fanny Chargari, Helene Colin, Raliba Dubois, Gaston Dubois, Axel Dumont, Lionel Guerin, Steevy Gustave, Morgan Jasienski, Christine Juste, François Kuseni, David Le Pabic, Pierre Le Pen, Brice Loe Mie, Claire Loyrette, Nathalie Morand, François Orphelin, Cyril Pasteau, Emmanuelle Rivier, Noé Royer, Rachel Savin-Puget, Anne Souyris, Hugo Specht, Catherine Thiolliere, Sonia Tir, Romain Zavallone… Appelez aux États généraux et votez oui à la motion thématique n°5 « Engager des états généraux de l’écologie politique ».